Working together for standards The Web Standards Project

José:

Le Cégep de St-Jérôme est un établissemnent de niveau collégial situé dans les Laurentides qui existe depuis plus de 35 ans. Je me suis joint à la Technique d’Intégration Multimédia du Cégep de St-Jérôme comme professeur en Janvier 2001.

En tant que professeur de design, il me revient d’enseigner aux étudiants toutes les notions de base du design (équilibre, composition, communication graphique, etc.) qui leur permettront de maîtriser le langage graphique et de communiquer adéquatement dans l’univers multimédia. On met également beaucoup d’accent sur les notions d’ergonomie d’interface (usability).

J’enseigne également la mise en page web, un cours beaucoup plus technique où les étudiants apprennent à utiliser le html et les css pour arriver à recréer toutes les mises en pages possibles et imaginables destinées au web.

José:

Il y a deux branches d’études au Cégep : la branche « professionnel », aussi appellée « technique », et la branche « pré-universitaire ». Le programme d’Intégration Multimédia est dans la branche « professionnel ». C’est-à-dire que ce programme d’une durée de trois ans prépare les étudiants directement au marché du travail, comparativement aux programmes de type « pré-universitaires » qui, comme le nom l’indique, sont une sorte de préparation aux études universitaires. En sortant du programme de technique, les étudiants sont capables de concevoir et de réaliser des applications multimédias de toutes sortes. Bien que les étudiants sont formés pour réaliser tous les aspects de la chaîne du multimédia, l’emphase est mise davantage sur l’aspect technique du multimédia (intégation et traitement des médias, programmation). Les programmes universitaires sont en général beaucoup plus axés sur l’aspect idéation et conception d’un produit multimédia. L’université forme des idéateurs (penseurs?) tandis que le cégep forme des techniciens, dans ce cas-ci : des intégrateurs multimédia.

José:

Bien que ce ne soit pas le but premier d’une technique, un étudiant en Intégration multimédia a définitevement beaucoup à gagner à poursuivre ses études à l’université. En ajoutant à sa formation technique un BAC universitaire dans un domaine connexe au multimédia, comme la scénarisation, le design ou la communication, l’étudiant obtient un peu le meilleur des deux mondes: des habilités de conception et une solide formation technique pour réaliser le tout. Je ne crois pas, par ailleurs, qu’il soit utile pour un étudiant de la technique de poursuivre ses études dans un programme de premier cycle en multimédia. Il y a beaucoup trop de redondance entre les deux formations (car il y a aussi bien sûr plusieurs cours techniques à l’université, même si l’emphase n’est pas mis sur cet aspect). De toute façon, disons-le franchement, au niveau technique, nos gradués sont sans doute mieux préparés que les universitaires.

José:

That’s a tough one! Il n’y a pas de façon idéale de s’en assurer. Mais étant donné que nous voulons former des étudiants qui puissent s’intégrer parfaitement dans le marché du travail, nous essayons de d’abords tenir compte de ce qui se fait en entreprise. Nous portons ainsi une attention très particulière aux finissants qui sont en stage; quelles sont les technologies qu’on leur demande d’utiliser, quelles aptitudes on leur demande d’avoir. Les stages ne profitent pas seulement à nos étudiants! Ils nous permettent aussi à nous, les professeurs, de jeter un regard sur les pratiques courantes des entreprises.

Le problème en multimédia, c’est qu’il s’écoule parfois un long délai (2 ou 3 ans) entre le moment où un étudiant reçoit un enseignement spécifique et le moment où il se retrouve sur le marché du travail. Nous devons donc essayer de prévoir qu’elles seront les meilleures pratiques dans 2 ou 3 ans. A ce moment, c’est vraiment un «judgement call». Nous communiquons beaucoup entre professeurs pour tenter de se tenir à jour et voir venir les nouvelles tendances, les nouvelles normes.

Naturellement, observer directement ce qui ce publie sur le web est aussi toujours une excellente façon d’avancer en même temps que la parade. Le site du W3C est également extrêmement utile. C’est la principale référence pour connaître les normes XHTML/CSS et avoir un aperçu sur ce qui risque de s’en venir.

Je pense qu’une technologie s’imposera seulement si elle est utile et pertinente (dans la majeure partie des cas, du moins). Une nouvelle technologie n’est pas nécessairement bonne parce qu’elle est nouvelle. Alors, je l’essaye, je la teste et je la met à l’épreuve. Si elle répond à toutes mes attentes et qu’elle s’avère une amélioration sur la précédente, je l’adopte. Sinon, j’attends.

José:

Le meilleur conseil qu’on peut leur donner, c’est de se créer et d’entretenir un réseau d’amis et de connaissances qui, comme eux, s’intéressent au développement d’applications multimédias. C’est beaucoup en échangeant avec les autres que l’on arrive à se tenir à jour. Jeter un coup d’oeil une fois de temps en temps sur les forums d’échange spécialisés et regarder ce qui se fait sur le web sont toujours également d’excellentes façons de se maintenir à flot.

Mais ultimement, on doit se poser la question suivante: quelle est la meilleure façon de servir les intérêts de mon client? Est-ce que la technologie que je compte utiliser est la meilleure et la plus adaptée à la tâche qui m’a été confiée? Est-ce que cette technologie est fiable et universellement compatible avec l’équipement de ma clientèle-cible? Y en aurait-il une autre plus accessible et plus efficace? C’est en tentant de répondreà toutes ces questions qu’on en arrive souvent à trouver la motivation pour effectuer les recherches nécessaires pour nous garder à jour.

José:

Nous essayons de bien faire comprendre à nos étudiants que servir le meilleur intérêt d’un client n’équivaut pas nécessairement à lui donner exactement ce qui désire. Servir le meilleur intérêt d’un client, c’est lui donner les meilleurs outils afin que son entreprise atteigne certains objectifs corporatifs précis, comme augmenter la notoriété de l’entreprise ou mettre en marché un produit. Le site web n’est alors qu’une solution ou un moyen pour tenter de répondre à ces besoins. Il faut donc toujours commencer par évaluer les besoins du client. Et ensuite, on élabore une stratégie. De la même façon, le choix de la technologie utilisée pour créer le site web en question devrait uniquement être basée sur la pertinence et l’efficacité de cette technologie pour répondre à ces besoins. À cette étape, tout est dans la communication. Si on n’arrive pas à convaincre un client du bien-fondé (ou non) d’une technologie particulière, on est condamné à échouer!

José:

J’utilise peu de documentation existante, mis à part les références sur le site du W3C et à l’occasion, quelques articles du W3Schools. Les manuels imprimés sont rarement à jours et quand ils le sont, ils deviennent trop rapidement désuets. Alors, je conçoit et rédige moi-même la plupart de mon matériel pédagogique en me basant largement sur mon expérience et sur ce que je trouve d’intéressant sur internet. Encore une fois, mes collègues sont également d’excellentes ressources.

José:

Pour avoir une stratégie d’enseignement cohérente à travers les trois années d’enseignement de la Technique, il faut donc que tous les éléments d’apprentissage relève d’une stratégie commune.

Toutes les décisions concernant l’utilisation d’une nouvelle technologie doivent idéalement faire consensus entre tous les professeurs parce que chaque cours prend appui sur les connaissances acquises dans les cours précédents. Pour avoir une stratégie d’enseignement cohérente à travers les trois années d’enseignement de la Technique, il faut donc que tous les éléments d’apprentissage relève d’une stratégie commune. Chaque cours étant comme un maillon d’une même chaîne. Si un maillon ne s’inscrit pas parfaitement dans celui qui prédède et celui qui suit, la chaîne est brisée et il manque à l’étudiant un des éléments nécessaires à la réalisation complète d’un produit multimédia parfaitement fonctionnel et adapté au marché. Fort heureusement, la plupart de mes collègues partagent ce point de vue et nous avons tous le plus grand respect les uns pour les autres, autant au niveau professionnel que personnel. Alors oui, les échanges sont parfois musclés, mais à la fin, nous arrivons toujours à nous entendre. Le multimédia est un travail d’équipe, autant en production qu’en enseignement.

José:

Ce fut un réel plaisir de correspondre avec vous. J’espère que mes commentaires sauront vous être utiles.